Publié le 15 mars 2024

L’arrivée des bus électriques de la STM est plus qu’une simple mise à jour : c’est une transformation directe de votre environnement sonore et de la qualité de l’air que vous respirez.

  • Ils éliminent les vibrations, le bruit sourd et les fumées de diesel, améliorant la santé publique au niveau même de la rue.
  • Des défis techniques majeurs, comme le chauffage par grand froid, sont surmontés par des technologies avancées qui garantissent la fiabilité du service.

Recommandation : La vraie révolution n’est pas seulement technologique, mais dans l’amélioration tangible de la qualité de vie urbaine, quartier par quartier.

Le grondement familier du bus diesel qui s’arrête devant chez vous, les vibrations qui parcourent le plancher, l’odeur âcre en été… Pour de nombreux résidents montréalais vivant sur une artère passante, ce sont les composantes d’une trame sonore et olfactive quotidienne. L’annonce de la transition vers une flotte de bus 100% électrique par la Société de transport de Montréal (STM) est souvent accueillie avec un optimisme teinté de généralités : moins de pollution, moins de bruit. C’est un grand pas pour la santé publique, c’est certain.

Si ces affirmations sont vraies, elles masquent une réalité bien plus complexe et, finalement, bien plus intéressante pour votre qualité de vie. La simple idée d’un transport « zéro émission » ne capture pas l’entièreté des changements. Le véritable gain ne se mesure pas seulement en tonnes de GES évitées à l’échelle de la ville, mais dans la redéfinition complète de l’écosystème sensoriel de votre propre rue. Cette transformation silencieuse est le fruit d’une ingénierie complexe qui doit relever les défis bien réels de notre climat.

Cet article propose de regarder au-delà des slogans. Nous allons explorer comment les défis techniques invisibles de cette transition — la résilience hivernale des batteries, la gestion d’un silence presque total, la logistique colossale de la recharge — se traduisent par des bénéfices très concrets pour votre tranquillité et votre santé. Car derrière chaque bus électrique qui glisse sur l’asphalte, il y a une série de décisions qui impactent directement votre quotidien.

Pour comprendre toute la portée de cette révolution, nous aborderons les questions que tout usager et résident se pose. De la sécurité des piétons face à ces véhicules silencieux à la gestion du confort en plein hiver, en passant par les coûts cachés des infrastructures, découvrez les coulisses de cette avancée majeure pour le transport collectif montréalais.

Pourquoi le silence des nouveaux bus est-il un danger paradoxal pour les piétons distraits ?

L’un des bénéfices les plus célébrés du bus électrique est la réduction drastique de la pollution sonore. Pour un résident, cela signifie la fin du grondement des moteurs diesel à l’arrêt et des accélérations bruyantes. Cependant, ce silence quasi total crée un nouveau défi, un paradoxe sécuritaire en milieu urbain. Le son d’un véhicule est un indicateur essentiel pour les piétons, les cyclistes et particulièrement les personnes avec une limitation visuelle. Sans ce repère auditif, le risque de collision augmente, surtout pour un piéton distrait par son téléphone.

Conscients de cet enjeu, les fabricants et les sociétés de transport ont dû réinventer la « signature sonore » des véhicules. Plutôt que le silence absolu, la solution réside dans l’ajout d’un son artificiel. Les bus électriques de la STM, par exemple, sont équipés de haut-parleurs extérieurs qui émettent un léger sifflement à basse vitesse, s’intensifiant avec l’accélération. Ce son est conçu pour être audible et reconnaissable, sans pour autant recréer la nuisance du moteur thermique. C’est un compromis délicat entre tranquillité et sécurité.

L’Association québécoise des transports (AQTR) a d’ailleurs souligné cette problématique. Comme le relève l’association :

Les véhicules électriques et hybrides ont des indices sonores trop faibles pour être entendus à temps par les piétons, les cyclistes et les personnes ayant des limitations visuelles qui ont besoin du bruit.

– AQTR, Association québécoise des transports

La gestion du son devient donc un élément de design à part entière. L’objectif n’est pas de faire du bruit, mais de créer une alerte sonore discrète et efficace, qui s’intègre harmonieusement dans le paysage acoustique de la ville tout en protégeant ses usagers les plus vulnérables. La tranquillité de votre rue est préservée, mais la sécurité est assurée par une technologie pensée pour compenser ce nouveau silence.

Comment la STM gère-t-elle le chauffage des bus électriques par -20°C sans tomber en panne ?

La plus grande crainte concernant les véhicules électriques au Québec est sans contredit leur performance durant nos hivers rigoureux. Si l’on pense souvent à l’autonomie de la batterie, le véritable défi énergétique pour un bus est ailleurs : le chauffage. Comme l’expliquait François Chamberland, alors directeur exécutif des services techniques de la STM : « Il n’y a pas de problème avec les batteries à -30 degrés Celsius. Le problème, c’est le chauffage. À tous les 300 mètres, les portes ouvrent alors il faut beaucoup de chauffage l’hiver ».

Contrairement à un moteur diesel qui dégage une immense quantité de chaleur résiduelle pouvant être redirigée pour chauffer l’habitacle, un moteur électrique est extrêmement efficace et produit très peu de chaleur. Il faut donc une solution de chauffage dédiée et puissante, qui puise directement son énergie dans les batteries. C’est le plus grand facteur de réduction de l’autonomie en hiver. Pour contrer cet effet, les nouveaux bus sont équipés de systèmes de chauffage de haute efficacité, comme des thermopompes, complétés par des plinthes chauffantes et des aérothermes.

Cette technologie permet d’assurer un confort optimal pour les passagers sans compromettre la capacité du bus à terminer son parcours. Malgré cette consommation énergétique additionnelle, la technologie des batteries a suffisamment évolué pour garantir une excellente fiabilité. Par exemple, les bus électriques de la STM offrent une autonomie de 250 km pour les bus New Flyer, ce qui est amplement suffisant pour la majorité des circuits quotidiens, même en conditions hivernales. Cette résilience hivernale est la clé de la confiance des usagers dans cette nouvelle technologie.

Système de chauffage thermopompe à l'intérieur d'un bus électrique montrant les composantes techniques

Le défi n’est donc pas tant la survie de la batterie au froid que la gestion intelligente de l’énergie pour maintenir une température agréable. C’est une prouesse d’ingénierie qui assure que votre trajet reste confortable, peu importe le mercure, et que le service demeure fiable toute l’année. Le bus électrique n’est pas une technologie de beau temps ; il est conçu pour la réalité montréalaise.

Bus articulé diesel ou standard électrique : lequel est le plus confortable pour l’usager debout ?

La question du confort dans les transports en commun est subjective, mais elle repose sur des critères objectifs : vibrations, bruit, fluidité des accélérations et des freinages, et stabilité. Sur papier, le bus électrique semble gagnant sur tous les points. Son moteur élimine les vibrations et le bruit sourd, tandis que son couple instantané permet des accélérations fluides, sans les à-coups des changements de vitesse d’un bus diesel. Pour un passager assis, le gain est indéniable. Mais qu’en est-il pour l’usager debout, particulièrement sensible à la stabilité du véhicule ?

La réponse est plus nuancée. Les bus électriques sont plus lourds que leurs homologues diesel en raison des batteries, souvent situées sur le toit pour ne pas empiéter sur l’espace passager. Ce centre de gravité plus élevé peut modifier le comportement dynamique du bus. Une étude de cas intéressante provient de tests menés par la Société de transport de Laval (STL) sur un présérie de bus électrique Nova Bus. Il a été noté qu’en raison de la présence des batteries sur le toit, le véhicule présentait un effet de roulis plus intense qu’anticipé dans certaines conditions, un balancement latéral qui peut être inconfortable pour une personne debout.

Cependant, ce point est constamment amélioré par les constructeurs via des ajustements de suspension et de châssis. De plus, la capacité des nouveaux bus standards, comme ceux de Nova Bus qui peuvent accueillir jusqu’à 75 personnes, est optimisée pour une circulation fluide à l’intérieur. En comparaison, un bus articulé diesel, bien que plus long, subit les contraintes de son articulation centrale, qui peut provoquer des mouvements de lacet parfois déstabilisants pour les passagers situés près du soufflet.

En fin de compte, le bilan de confort pour un usager debout dépendra de l’équilibre entre la fluidité supérieure de la motorisation électrique et la gestion de la stabilité du véhicule par les ingénieurs. Si les premiers modèles ont pu présenter des défis, la technologie évolue rapidement pour offrir une expérience globalement plus douce et agréable, même sans siège.

L’erreur de sous-estimer le coût des nouveaux garages nécessaires pour recharger ces bus

Remplacer les bus diesel par des modèles électriques ne se résume pas à un simple changement de véhicules. C’est une refonte complète de la « logistique invisible » qui soutient l’ensemble du réseau. L’un des investissements les plus importants et les plus complexes est la construction ou la modernisation des centres de transport (garages) pour permettre la recharge nocturne d’une flotte entière. Cette infrastructure représente un coût colossal, souvent sous-estimé par le public.

La mise à niveau ne concerne pas seulement l’installation de bornes de recharge. Elle implique de repenser entièrement l’infrastructure électrique des bâtiments, souvent en collaboration avec Hydro-Québec pour assurer un approvisionnement suffisant en puissance. Cela inclut des travaux de génie civil majeurs, l’installation de nouveaux transformateurs et la mise en place de systèmes de gestion de la charge intelligents. Le cas du nouveau garage Bellechasse est emblématique des défis rencontrés. Initialement prévu pour être à la fine pointe de l’électrification, selon Radio-Canada, le nouveau garage de la STM fait face à des défis majeurs qui retardent sa capacité à accueillir des bus électriques, l’obligeant dans un premier temps à n’héberger que des bus hybrides et diesel.

Malgré ces obstacles, la STM poursuit des objectifs ambitieux en matière d’infrastructures durables. Un exemple positif est le centre de transport Stinson, modernisé pour l’électrification. Comme le souligne la STM :

Le centre de transport Stinson est certifié LEED Or et on y a aménagé un des plus grands toits végétalisés au Québec.

– STM, Société de transport de Montréal

Vue nocturne d'un centre de transport STM avec infrastructure de recharge électrique

Cet exemple montre que l’investissement va au-delà de la simple recharge. Il s’agit de construire des bâtiments écoresponsables qui s’intègrent dans une vision globale de développement durable. Le coût de la transition est donc bien plus large que le prix d’achat des bus ; il réside dans la création d’un écosystème complet, moderne et résilient, indispensable pour assurer le service de demain.

Quand votre ligne de quartier passera-t-elle enfin à l’électrique ?

C’est la question que se posent de nombreux Montréalais : à quand le silence et l’air pur sur ma ligne de bus ? La réponse est un déploiement progressif, dicté par la capacité de production des constructeurs et, surtout, par la mise à niveau des centres de transport. La STM a un plan clair, mais il faudra de la patience avant que l’ensemble du réseau soit converti. Le déploiement se fait par vagues, en ciblant d’abord les lignes associées aux garages déjà électrifiés.

Le plan de la STM est ambitieux : après une première vague de bus, la STM déploiera progressivement sa flotte électrique avec 46 bus en 2025, puis 140 par année dès 2026 jusqu’en 2040, année où la totalité des 2 200 bus devrait être électrique. Cette cadence permet d’intégrer les véhicules au fur et à mesure que les infrastructures de recharge deviennent opérationnelles dans les différents garages de l’île.

Étude de cas : La ligne 36-Monk, pionnière de l’électrification

Pour avoir un aperçu du futur, il suffit de regarder du côté du sud-ouest de Montréal. La ligne 36-Monk est devenue en 2020 la première ligne du réseau de la STM à être desservie à 100% par des bus électriques. Opérée à partir du centre de transport Lasalle, spécialement adapté pour la recharge, cette ligne sert de projet pilote et de vitrine technologique. Les trois bus qui y sont assignés permettent non seulement de valider la performance de la technologie en conditions réelles d’exploitation, mais aussi d’offrir aux résidents et usagers de ce secteur une expérience de transport plus silencieuse et plus propre bien avant le reste de la ville.

Le passage de votre ligne à l’électrique dépendra donc principalement de deux facteurs : son garage d’attache et le calendrier de modernisation de celui-ci. Les lignes les plus longues ou les plus achalandées ne seront pas nécessairement les premières. La stratégie est plutôt d’électrifier « garage par garage ». Pour savoir où en est votre quartier, il faut donc surveiller les annonces de la STM concernant la conversion des centres de transport qui desservent votre secteur. La révolution est en marche, mais elle se fera par îlots, jusqu’à couvrir l’ensemble de la carte.

L’erreur de penser que remplacer tous les chars à essence par des électriques réglera la congestion

L’électrification des transports est une étape cruciale pour la qualité de l’air et la réduction des GES, mais elle ne constitue pas une solution miracle au problème fondamental de nos villes : la congestion. Remplacer chaque voiture à essence par une voiture électrique, ou chaque bus diesel par un bus électrique, ne change rien au nombre de véhicules sur la route. Un bouchon de circulation composé de véhicules électriques reste un bouchon de circulation. L’espace urbain est une ressource finie, et la véritable solution réside dans l’optimisation de son usage.

C’est ici que le transport collectif, qu’il soit électrique ou non, joue son rôle le plus important. Un seul bus, même standard, peut transporter l’équivalent de 50 voitures. L’électrification rend ce choix encore plus pertinent en éliminant les externalités négatives locales (bruit, pollution de l’air). Le défi n’est donc pas seulement technologique, mais aussi culturel : il s’agit d’encourager un report modal de l’auto solo vers le transport en commun. Cela passe par une offre de service plus fiable, plus fréquente et plus confortable.

La STM l’a bien compris, en adoptant une vision qui va au-delà du simple remplacement de véhicules. Comme le disait Philippe Schnobb, ancien président de la STM, lors d’un sommet sur les transports :

Dans le domaine du transport, le one bus fits all, c’est dépassé.

– Philippe Schnobb, alors président de la STM

Cette philosophie implique de diversifier les solutions : bus standards pour les lignes régulières, minibus pour les quartiers moins denses, SRB (Service Rapide par Bus) sur les grands axes… L’électrification est une couche qui s’ajoute à cette stratégie de diversification, la rendant plus attractive. Le but ultime est de rendre le transport collectif si efficace que l’usage de la voiture individuelle en ville devienne un choix moins logique et moins pratique.

Quand le transport en commun devient-il moins polluant que l’auto (taux d’occupation) ?

Un bus électrique est « zéro émission » à l’usage, mais sa fabrication, comme celle de ses batteries, a une empreinte carbone. La question de son bénéfice environnemental réel par rapport à une voiture se pose donc en termes d’efficacité par passager. Un bus électrique qui circule à vide a un impact par personne transportée potentiellement plus élevé qu’une petite voiture électrique occupée par une seule personne. Le point de bascule, le moment où le bus devient indéniablement plus écologique, est donc directement lié à son taux d’occupation.

Bien qu’il n’y ait pas de chiffre magique, les études s’accordent à dire qu’un bus n’a besoin que d’un très faible nombre de passagers (souvent estimé entre 4 et 7) pour que son empreinte carbone par personne-kilomètre devienne inférieure à celle d’une voiture solo. Avec un taux d’occupation moyen, le transport en commun est donc systématiquement un choix plus écologique. L’électrification ne fait que creuser cet écart. Chaque bus électrique mis en service a un impact quantifiable et massif sur le long terme. Par exemple, il est estimé que chaque bus électrique de la ligne 36-Monk permettra d’économiser 460 000 litres de diesel sur sa durée de vie de 16 ans.

L’enjeu n’est donc pas tant de savoir si le bus est plus écologique, mais de maximiser son efficacité en encourageant son utilisation. C’est l’objectif des investissements massifs dans le domaine. Le contrat historique remporté par Nova Bus en est une illustration parfaite.

Étude de cas : Un contrat historique pour électrifier le Québec

En 2023, le constructeur québécois Nova Bus a marqué l’histoire en remportant un appel d’offres pour une commande pouvant aller jusqu’à 1 229 bus électriques à grande autonomie. Ce contrat, d’une valeur potentielle de 2,1 milliards de dollars, est destiné à neuf sociétés de transport à travers le Québec, dont la STM. Il représente l’une des plus importantes commandes de bus électriques en Amérique du Nord et signale un engagement sans équivoque vers une mobilité durable à grande échelle. Chaque bus de ce contrat contribuera à réduire la dépendance aux énergies fossiles.

En choisissant le bus, même pour une partie de votre trajet, vous contribuez directement à rentabiliser cet investissement écologique. Le bénéfice pour la qualité de l’air de votre rue est immédiat, mais le bénéfice climatique global, lui, dépend de notre capacité collective à remplir ces bus.

À retenir

  • La transition vers les bus électriques améliore directement la qualité de vie (moins de bruit, de vibrations, de pollution de l’air) au niveau de la rue.
  • La STM et ses partenaires relèvent des défis techniques complexes (chauffage hivernal, sécurité sonore, infrastructures de recharge) pour assurer un service fiable et sécuritaire.
  • L’électrification de votre quartier est un processus progressif qui dépend de la modernisation des garages, mais qui est déjà une réalité sur certaines lignes pionnières.

Pourquoi votre bilan carbone personnel dépend-il plus de votre code postal que de votre voiture ?

Dans la quête d’un mode de vie plus écologique, on se concentre souvent sur des choix de consommation individuels : acheter une voiture électrique, réduire sa consommation de viande, etc. Si ces gestes sont louables, ils peuvent masquer une vérité plus fondamentale : le facteur le plus déterminant de votre empreinte carbone est souvent votre lieu de résidence. Habiter dans un quartier bien desservi par les transports en commun, avec des commerces de proximité accessibles à pied, a un impact bien plus structurel que le type de moteur de votre véhicule.

Votre code postal définit votre « écosystème de mobilité ». Un résident d’un quartier central ou d’un TOD (Transit-Oriented Development) a la possibilité de se passer de voiture pour la majorité de ses déplacements quotidiens. À l’inverse, une personne vivant dans une banlieue éloignée sans service de transport en commun fréquent est captive de l’auto solo, même si sa voiture est électrique. La décision de prendre le bus électrique qui passe devant chez vous n’est pas seulement un choix individuel, elle est rendue possible (ou impossible) par des décennies de planification urbaine.

L’amélioration de la qualité de l’air de votre rue grâce aux bus électriques est un bénéfice direct. Mais le projet plus large, incarné par des initiatives comme le SRB Pie-IX, est de rendre le transport collectif si attractif et sûr qu’il devienne le choix par défaut. La sécurité des piétons, par exemple, est une composante essentielle de cet écosystème. Un aménagement urbain qui protège les plus vulnérables encourage la marche et l’utilisation des transports publics. C’est en agissant sur ces infrastructures que l’on modifie durablement les comportements.

Plan d’action : évaluer la sécurité piétonne de votre quartier

  1. Analyser les intersections : Les feux pour piétons ont-ils un décompte numérique et sonore ? Les virages à gauche des voitures sont-ils protégés par des feux dédiés pour éviter les conflits ?
  2. Observer les voies de circulation : Les rues près des arrêts de bus ont-elles des mesures de ralentissement (rétrécissement de voie, dos d’âne) pour réduire la vitesse des véhicules ?
  3. Vérifier les abris et les quais : Les arrêts de bus ou les stations sont-ils protégés de la circulation par des barrières physiques comme des murets en béton ou des garde-corps ?
  4. Identifier les ressources d’urgence : Les abris ou les pôles de transport importants disposent-ils d’équipements de sécurité visibles, comme des bornes d’appel d’urgence ?
  5. Évaluer la cohabitation : Les pistes cyclables sont-elles bien séparées du trafic piéton et automobile près des zones de grand achalandage comme les stations de métro ou les arrêts de SRB ?

En fin de compte, l’amélioration de votre bilan carbone personnel passe moins par une culpabilité individuelle que par un soutien collectif à des politiques d’urbanisme qui favorisent la densité, la mixité des usages et, surtout, un transport collectif efficace, accessible et sécuritaire. Le bus électrique n’est pas la fin de l’histoire, c’est le début d’un chapitre plus agréable pour la vie en ville.

La transition vers les bus électriques est bien plus qu’une simple mise à jour technologique ; c’est un projet de société qui redessine notre rapport à la ville. Chaque bus silencieux qui passe est la partie visible d’un investissement colossal en ingénierie, en logistique et en urbanisme. En tant que résident, vous êtes le premier bénéficiaire de cette transformation, qui rend votre environnement immédiat plus sain et plus paisible. Soutenir et utiliser le transport en commun, c’est participer activement à cette amélioration collective. La prochaine fois que vous croiserez l’un de ces véhicules, vous saurez toute l’ingénierie qui se cache derrière cette nouvelle tranquillité.

Rédigé par Sophie Nguyen, Consultante en mobilité durable et experte des réseaux de transport collectif montréalais (STM, EXO, RTL). Elle cumule 12 ans d'expérience en gestion des opérations de transport et en optimisation de l'expérience usager dans le Grand Montréal.